martes, 9 de septiembre de 2008

La circulation verbale. Communiquer et changer.

I.1. Communiquer et changer


Que la mission de l’art soit de communiquer et changer, tient sur une série de raisons.
1-Parce que communiquer est un des propos de l’homme, et aussi sa chimère.
2-Et qu’en plus de communiquer il cherche une façon de changer quelque chose en l’autre, c’est parce que le message qu’il essaye de donner est un message un peu plus ample des choses, un message qui vise au-delà des mots.

L’art essaye d’offrir des lunettes qui permettent de mieux voir notre entourage.
C’est quand on voit bien qu’on peut changer les choses.
Voir bien est synonyme de savoir.
Savoir plus est un résultat de la bonne communication.
Savoir plus et comprendre ce qu’on viens de savoir.

En ce point, il semble nécessaire de dire que l’expérience du corps est fondamentale.
Pour comprendre ce qu’on veut apprendre, on a besoin (il n’y a pas d’option) du filtre de notre propre corps.
Dans l’évolution de mon projet, on verra chaque fois plus d’importance donnée à cette question.
En fait, je peut observer que dans ma trajectoire artistique il y a toujours eu une forte présence du corps, tant en forme de performances que dans un imaginaire graphique.
Mais cela parle toujours de ce corps qui essaye de se communiquer aux autres.
Je suppose que c’est une façon de dire avec l’art ce que je crois que l’art dit.

Je dois dire aussi que dans cette conception il n’y a pas de limitation quant aux moyens.
Je me suis servie, au long de mes projets, tant de la peinture que de la gravure, de la sculpture, de la vidéo, de la photographie. L’importance de cette démarche réside en la façon de concevoir chaque pièce, en l’endroit où est installé ou là où doit se dérouler l’événement et en la durée de temps.

Dans les projets que regroupe ce mémoire, il y a une importance du temps, vue différemment dans chacun des projets.
Il y a aussi une vision différente sur l’espace où se réalisent et où se montrent les pièces.
Il y a une relation différente entre moi et le public, et les personnes qui participent dans le projet.

Je suppose que l’idée la plus grande et la plus générale de ma conception de communication, est celle de la communication libre : pour donner lui lieu, il doit exister un corps qui est ouvert, et qui laisse entrer et sortir l’air. L’air autour de la communication est fondamental, c’est précisément lui qui permet une circulation légère.
Quand je parle de "circulation verbale" dans mes projets, je parle de ce type de communication. Une communication qui n’arrête jamais de circuler, et ainsi change tout le temps et ne meurt jamais (ou meurt toujours, ce qui revient au même).
Cette circulation est un fil continu qui joue à différents jeux. La matière du fil est toujours la même, ainsi que la voix, mais le jeu, la structure de chaque pièce, change.

Ariadna Salvador_2006