jueves, 18 de septiembre de 2008

La circulation verbale. L'image.

I.8. L’image

On emmagasine des images. Les images qu’on garde font partie de l’archive de notre mémoire. Toutes ces images qu’il y a en nous sortent de temps en temps et nous séduisent par l’image qu’elle renvoie de nous-mêmes.
Les images sont faites d’une plasticité difficilement évitable. Nos yeux et notre sens de l’esthétique nous font tomber amoureux des images qui nous entourent. Des images de notre présent, et des images aussi de la mémoire.
C’est pour cela, que je crois que l’image est une bonne arme de séduction.
Certaine choses changerons suivant l’époque et le contexte social, les règles générales qui font réguler les canons des images (les couleurs prédominantes, la disposition des formes, le discours qui promeut ces images).
L’image est très rapide pour transmettre ses messages. C’est une arme plus directe que l’écriture, par exemple. Mais par contre, quelquefois la vitesse n’est pas synonyme de bon résultat et de bonne assimilation. Quelquefois un texte est plus clair qu’une image, et une image peut séduire et plus mentir. En résumé, on doit savoir alors comment utiliser une image, et savoir aussi comment disposer ses codes.
De tout façon, on sait aussi qu’une écriture peut être baroque et menteuse, mais, généralement, une image a plus de chance de séduire. Surtout concernant la séduction rapide : c’est cela qui règne dans notre temps. Notre temps est celui de la séduction rapide. Là où on a pas le temps pour manger et pour digérer non plus, on a besoin de choses qui s’absorbent vite et qui restent longtemps dans notre tête. Peut être qu’on voit une image une seconde, et qu’on l’assimile en cinq jours. Et qu’après ces cinq jours on continue et continue. Et l’image évolue avec nous.
L’image est quelque chose qui se forme dans notre tête, et quelque chose qui nous attrape. L’image, par chance ou perdition, a la particularité de rester avec nous pour toujours. Et au fur et à mesure qu’on change, elle change avec nous.
Nicolas Bourriaud dit :

« Construire une œuvre implique l’invention d’un processus de monstration. Dans un tel processus, toute image prend la valeur d’un acte. »[1]

Dans le processus artistique, l’image est cette chose qu’on offre au public. On offre une image d’une manière concrète : on offre ces codes, et on les offre dans un contexte choisi.
On doit savoir jouer avec l’image ce jeu qu’on veut jouer avec le public. Notre monstration, notre acte, serait la piste première de cette image qui restera plus tard dans la tête de celui qui la recevra.


[1] Nicolas Bourriaud. p.115

Ariadna Salvador_2006