lunes, 15 de septiembre de 2008

Reemprendemos La circulation verbale. La voix.

A lo largo de esta semana publicaré los siete capítulos que se incluyen en el apartado cuatro del esquema que aparece en la introducción (la voz, el vino, la literatura, la imagen, el movimiento, el cuerpo y el cuerpo en movimiento). El resto lo dejaré para más adelante o lo colgaré en la página para posibles consultas.

I.5. La voix

Les différentes sonorités provoquent des états différents en notre corps. C’est ce que j’ai pensé avant de commencer le dernier projet, celui de La circulation verbale. La conversation. Avant de commencer un projet où le vin transforme petit à petit les visages, et le chemin de la conversation, j’avais pensé que la forme plus subtil, c’est de voir comment change un visage suivant la manière dont on lui parle.
La voix est un des plus grands points d’énergie du corps. La voix sort du centre du corps et on la reçoit fortement. Notre corps réagit de façon vraiment vulnérable.

La voix m’intéresse aussi parce que c’est un corps indépendant, apparemment invisible, qui réside au sein de toutes les œuvres plastiques, scéniques et littéraires. Une pièce construite a toujours une voix qui parle. Une voix qui est toujours là pour la soutenir. La voix est quelque chose comme l’énergie créatrice, celle qui construit mais qui se cache pour ne pas être découverte. La voix est alors aussi quelque chose comme le secret, la recette magique. Et la colonne vertébrale de toutes les constructions.

A mon avis, la structure artistique qui laisse ce squelette plus au découvert, c’est la musique. La musique est celle qui laisse le fil de la voix le plus nue.

« Sur le corps hédoniste, la musique est d’un secours essentiel. Il s’agit, en effet, de concevoir l’existence et les mouvements de la chair, de la matière, sur le mode esthétique qu’autorise cette pointe des beaux-arts : multiplier les occasions d’émotions, de passions, de sentiments, de vibrations. Vibre la vie comme si elle devait être musicale et plier le corps, sous l’effet de ce qui en elle se travestit sous les formes de la conscience, à la cadence, à la mélodie, la musicalité des improvisations. Vouloir donner a l’instant toute sa puissance, faire confiance à l’inspiration, consentir à l’enthousiasme – si l’on prend garde de se rappeler l’étymologie : transport divin.
(…) De la cire dans les oreilles, c’était là, jadis, presque la condition préalable au fait de philosopher : un authentique philosophe n’avait plus d’oreille pour la vie ; pour autant que la vie est musique, il niait la musique de la vie, -et c’est une très vieille superstition de philosophe que de tenir toute musique pour musique de sirène
[1]

C’est de cette façon qu’une voix, une musique, peut arriver à créer des mensonges, et arriver à séduire aussi, à travers ses vibrations et ses constructions musicales.
La voix a toujours quelque chose de caché.
La voix dit être un peu le secret même de la création.

Dans mes projets, la voix est la guide et le fil.
[1] Michel Onfray, L’art de jouir, France, Ed. Grasset & Fasquelle, 1991. p.220

Ariadna Salvador_2006